François Lucas : Nous allons maintenant évoquer les principales difficultés liées au retour à domicile, au maintien à domicile des personnes handicapées. Nous venons d’être rejoins par Valérie Darde, ergothérapeute, diplômée d’Etat, spécialisée dans le maintien et le retour à domicile. Donc, son point de vue va enrichir complètement l’ensemble de notre opération. Valérie, peux tu nous expliquer les problèmes majeurs vécus par les familles que tu as visité.
Valérie Darde : Donc là en tant que ergothérapeute, nous sommes amenés à réaliser des visites à domicile, afin de faire des préconisations pour aménager les logements, et dans 90% des cas les deux principales difficultés sont entrer et sortir de chez soi et la fameuse baignoire dans la salle de bain, devenue totalement inaccessible.
François Lucas : Bien, en deux mots on va essayer de lister tous les soucis de ce quotidien.
Valérie Darde : Premièrement, rentrer chez soi : la fameuse petite marche devant la porte, voir le seuil de la porte d’entrée, voir ce qui arrive la plupart du temps, les dix marches arrivant au perron, pour accéder à sa porte d’entrée. Donc là devenue inaccessible.
François Lucas : Maintenant qu’on est arrivé à la porte d’entrée, je te propose de rentrer dans la maison. Et là qu’elles vont être les difficultés souvent ça va être les largeurs de portes intérieures. Des portes de 63, on sait qu’en fauteuil, ce n’est pas possible. Ça va être des largeurs de couloirs, ça va être des ressauts qui peuvent être présents dans la maison : petites marches ou autres.
Valérie Darde : Pour continuer, les fameux WC indépendants devenu inaccessible surtout pour des personnes se déplaçant en fauteuil.
François Lucas : Ok. Dans le prolongement de tout ça : une salle de bain avec une baignoire inaccessible, un receveur de douche surélevé et puis aussi un lavabo qui malheureusement sera monté sur une colonne, donc gênera au niveau du fauteuil voir un lavabo installé sur un meuble et à nouveau une difficulté.
Valérie Darde : Sortis des sanitaires, on rentre dans les pièces à vivre, notamment la chambre qui devient trop étroite ou mal agencé. Et, enfin, la cuisine qui en général n’est absolument pas adaptée.
François Lucas : Et souvent une domotique minimale qui n’est pas présente. C’est-à-dire, depuis son lit allumer l’éclairage central de sa chambre, ouvrir son volet à distance, peut-être identifier un visiteur, autoriser une ouverture de porte.
Valérie Darde: Deux paramètres à ne pas oublier tout de même que sont l’adhésion de la famille pour tous ces chamboulements dans leur espace de vie et les conditions de travail des aidants, c’est-à-dire les aidants familiaux : conjoints, enfants, amis ou autres et les professionnels type auxiliaire de vie qui viennent aider une personne devenue dépendante.
François Lucas : A qui s’adresser, et bien sur où sont les sous ?
Valérie Darde : Alors, les principaux financeurs sont : la maison départementale des personnes handicapées, il y en a une par département, qui ont été crée par la Loi du 11 février 2005. Ensuite, il y a l’ANAH : l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat et enfin le crédit d’impôts que tout à chacun peut solliciter pour réaliser des travaux adaptés dans son domicile.